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De la donnée à l'action - Partie 1 : comment l'analyse carbone mène à la transformation interne ?

Mathilda Moulins
Publié le
12/6/2024
Il y a encore quelques années, intégrer des objectifs et pratiques durables au sein des entreprises relevait de l'avantage compétitif. C'était une manière de se différencier et de communiquer sur une tendance émergente. Aujourd'hui, la durabilité est bien plus qu'un atout marketing : chez fifty-five nous sommes convaincus qu'elle doit être une composante centrale d'une entreprise pour en garantir la résilience.

Satisfaire les attentes des clients(1) des collaborateurs² et se conformer aux nouvelles réglementations(3) en vigueur sont désormais des impératifs auxquels il est nécessaire de répondre.

Or, comment piloter cette transformation majeure ?

Nous avons préparé trois étapes, organisées en une série de trois articles, pour vous guider dans ce processus et mener à bien votre transition. 

  1. Calcul des émissions carbone internes pour les entreprises
  2. L'intégration de la durabilité au sein des processus internes de l'entreprise
  3. Développer son business au travers de la durabilité

La data, au coeur de la transformation des entreprises

Nous sommes convaincus chez fifty-five que la gestion efficace des données, de leur collecte et leur traitement sont des facteurs d'accélération et de réussite de la transition carbone : c'est pour nous la meilleure façon d'embarquer toutes les parties prenantes.

Il est crucial de favoriser une prise en main et compréhension des impacts de leur activité par les équipes afin de faire évoluer leurs comportements et ainsi la transition.

A titre d'exemple, à nos débuts, nous avons vite remarqué que nous passions plus de temps à chercher les données au sein des différents départements qu'à mener nos actions de réduction. Nous avons mis en place une méthodologie qui commence à porter ses fruits pour y remédier. Pour chacun de nos postes d'émissions, nous avons désigné des points de contact. Ces derniers sont tenus de nous transmettre les données à la fréquence indiquée, y ayant directement accès. Par exemple, un membre de l'équipe finance nous communique les notes de frais, ce qui nous permet d'analyser les déplacements professionnels.

Nous avons programmé des rappels mensuels dans les agendas de nos POC (point of contact) afin de s'assurer qu'ils nous transmettent régulièrement les données pertinentes.

Une fois que toutes les données sont à disposition, le calcul des émissions carbone ne nous prend au final que très peu de temps. En 2 heures seulement, nous pouvons connaître nos émissions mensuelles ou trimestrielles et prendre des décisions adaptées.

Évaluer les émissions internes de l'entreprise, par où commencer ? 

Tout d'abord, vous devez être au clair quant aux différentes terminologies liées à la comptabilité carbone et ce qu'elles impliquent (bilan carbone, pilotage carbone, BEGES, reporting extra-financier etc.)

Par exemple, saviez-vous que le terme Bilan carboneⓇ est en fait une méthodologie bien spécifique déposée, coordonnée et diffusée par l'Association pour la transition bas carbone (ABC)? Il est pourtant utilisé si largement qu'il est rentré dans le langage courant. Soyez donc vigilant aux termes que vous employez : Bilan carbone, BEGES (Bilan des gaz à effet de serre), Pilotage carbone, GHG protocol car chaque méthode de comptabilisation carbone implique des degrés de précision différents.

Seconde étape : l'état des lieux !

Admettons que vous soyez médecin : il ne vous viendrait pas à l'idée de soigner votre patient sans réaliser un diagnostic au préalable.

Pour les émissions de GES (gaz à effet de serre), c'est pareil. Si vous partez de zéro, nous vous conseillons vivement de commencer par un premier diagnostic de tous vos postes d'émissions. Une fois la liste dressée, il est plus facile d'estimer, de façon ponctuelle d'abord, les postes les plus émetteurs. Vous pourrez vous concentrer sur ceux-ci pour démarrer et mettre en place des actions de réduction plus efficaces.

En tant qu'entreprise de conseil, une grande partie de nos émissions proviennent de ce que nous faisons pour nos clients (scope 3 aval) mais ils sont complexes à évaluer et font l'objet d'autres travaux (notamment nos études), pour pouvoir les évaluer et réduire leur impact. Nous avons donc dans un premier temps décidé de se concentrer sur nos postes d'émissions internes principaux, qui sont les suivants : 

  • Les déplacements professionnels
  • Les achats d'équipement IT
  • La consommation d'électricité
  • Nos outils internes (digital workplace) et leur impact cloud

Cette identification et hiérarchisation nous a permis de réduire notre périmètre d'action afin de mettre en place rapidement notre pilotage carbone. Tous les trimestres, nous sommes en mesure de faire le point sur nos émissions. A terme, l'objectif est bien entendu d'élargir ce périmètre (déplacements domicile-travail, fournitures, snack, mobilier, etc.)

Calculer les émissions carbone

Pour connaître vos émissions de gaz à effet de serre, le calcul est très simple : 

Émissions de CO2 = indicateur d'activité x facteur d'émission.

Prenons un exemple concret. Votre responsable des achats de matériels vous fournit la liste des achats IT du trimestre. Admettons que votre entreprise ait acheté 5 ordinateurs Lenovo ThinkPad X1 Extreme Gen 2. Vous identifiez sur le site du fabricant que le facteur d'émission associé à ce modèle précis est 497 kgCO2e. 

Les émissions de CO2 associées à cet achat sont donc : 4*497 = ~ 2tCO2e

Le résultat est le plus souvent exprimé en kgCO2e ou tCO2e. Pour rappel, le facteur d'émission correspond au taux d'émission moyen d'une source donnée, par rapport aux activités reliées. Cette méthode se base sur des flux physiques, comme un nombre de kilomètres parcourus par exemple. Il existe également la possibilité de calculer vos émissions à partir de flux monétaires. Par exemple, j'ai dépensé 1000€ en achat IT ce qui est équivalent à X kgCO2e. Attention cependant, cette méthode s'avère moins précise.

Autre précision, les facteurs d'émissions (ou "FE") varient dans les temps et selon les géographies. Prenons l'exemple du FE de l'électricité :

En France, puisque l'on utilise principalement du nucléaire, notre électricité est plutôt verte. En 2023, notre FE était de 53 kgCO2e. En 2022 elle était de 0,091 kgCO2e(4). En effet, il est normal que la distribution entre les différentes sources d'électricité puisse évoluer au fil du temps. Autre exemple, aux Etats-Unis, l'électricité repose en grande partie sur le gaz et le charbon. En 2023, le FE moyen aux USA était de 411 gCO2e. 

Pour revenir au calcul, certes il est très simple, mais la difficulté réside dans la collecte de données et l'identification des facteurs d'émissions adaptés. En effet, certains facteurs n'ont pas encore été calculés par la sphère scientifique, ou bien les marques n'ont pas encore fait de recherches nécessaires pour connaître les émissions associées à leurs produits. L'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) reste cependant une solide référence en la matière, avec un bon nombre de facteurs recensés sur sa Base empreinte. De notre côté, nous alimentons régulièrement notre propre base de facteurs d'émissions adaptés à nos activités et nos implantations géographiques.

Si vous partez de zéro, ce calcul prendra un certain temps, mais très vite vous aurez constitué votre propre liste de facteurs d'émission. Ces données vous permettront de mener votre transformation interne en partant sur de solides bases.

Dans le prochain article, nous vous partagerons nos bonnes pratiques pour intégrer la durabilité dans les processus internes d'une entreprise. Restez à l'écoute !

Si vous souhaitez vous associer à fifty-five pour calculer votre empreinte carbone, n'hésitez pas à nous contacter.

‍‍

1. Selon une étude de Kantar, en France, 83 % des clients attendent des engagements RSE concrets des marques, liés à leur activité.

2. Une enquête menée par Cone Communications à montré que 64% des milléniaux choisissent de travailler pour des entreprises qui ont des valeurs sociales et environnementales fortes, et qu'ils sont plus susceptibles de quitter leur travail si leur entreprise ne reflète pas leurs valeurs.

3. Par exemple, depuis le 1er janvier 2024, 6000 entreprises françaises doivent se produire un rapport extra-financier d'après la directive Européenne, la CSRD. 

4. Source : ElectricityMaps

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